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Libmag 40

Fête des Années 80

Que de nostalgie en évoquant ces années 80! Sûrement parce que nous avions 30 années de moins, et que nos enfants diront de même de leurs années 2010. Souhaitons leur.

N’étions-nous pas élégants avec nos chemises froufroutantes au col en pelle à tarte, nos pattes d’Ef, nos costumes de « fièvre du samedi soir » à paillettes et strass, nos chaussures vernies à talonnettes. N’étions-nous pas aventureux avec ces virées en deux-deuche pour rejoindre au fin fond de la cambrousse, la disco mobile dont nous étions les fans; les Dominique Doris, Michel Cursan et autres orchestres de l’époque. Aventureux au risque de rester en rade au bord d’un chemin de campagne pour coulage de bielle, de cassage de cardan ou tout simplement de panne sèche? Fous de soirées de guinche qui se terminaient invariablement par une bonne petite castagne entre bandes du quartier, blousons en skaï noir contre bérets basques, pour finir au petit matin, autour d’une soupe à l’oignon au Relais du coin. Cher Ado de la génération du Net et du Web, tu ne connaîtras, hélas, jamais ces années passées. Tu ne connaîtras pas ces séries télévisuelles, niaises à souhait, qui bercèrent notre enfance. Cette ribambelle de séries cultes, hautement infantilisantes comme « Magnum » et sa Ferrari rouge, « Bonanza » la famille de bourrins du Far West, « Amicalement vôtre » et ses deux androgynes, « Mac Gyver » le génial bricolo, la série noire Arnold et Willy et des œuvres cinématographiques telles que « le Gendarme et les gendarmettes », « La soupe aux choux « et « Scout toujours ». Ces dessins animés trop figés et japonais; Goldorak l’ancêtre du Transformer, Albator le pirate de l’Espace, et Heïdi la fraîche fillette des Alpes Suisse traitée à la mode nippone sans oublier Pingoo, le pingouin en pâte à modeler. Que de nostalgie pour cette invasion des radios libres d’après 81, ses animateurs cent pour cent terroir et ces tubes diffusés en boucle, «C’est la Ouate », « Macumba » et « Voyage, voyage » sans omettre l’hymne planétaire qui ne restera pas au Panthéon du bon goût, la composition musicale inoubliable interprétée par JJ Lionel, lui même oublié, l’ineffable « Danse des Canards ». Je le conçois, ce n’était pas le siècle des Lumières, les « trente glorieuses » étaient déjà loin, mais qu’est ce qu’on s’amusait ! Les concours de baby-foot, le flipper que l’on faisait tilter à grands coups de tatanes, les sataniques Rubis’cub qui finissaient au fond de la poub’ et les premiers émois ! Lors des boums, des histoires d’amours éternels aux doux parfums de patchoulis et de menthe à l’eau naissaient pour mourir au cimetière des éléphants, comme le chantait si bien Monsieur Eddy.
Si tu veux découvrir et savourer ce qui faisait planer tes parents dans leurs jeunesses, au lieu de réviser le brevet ou de bachoter, viens découvrir la fête des années 80. Cela remettra sûrement les pendules à l’heure et tu comprendras que, finalement, pas grand chose n’a changé.