Libmag 46

Edito n°46

L’âge n’offre pas que des privilèges  mais crée aussi des obligations.  Que de solennité dans ce propos  introductif, ce préambule, cette mise-en-bouche, cet édito qui se devrait guilleret, frais et primesautier, me direz-vous ; que de gravité. Non mon Ami, il est de mon devoir de t’informer. Et, pour cette confidence douloureuse, le tutoiement est de rigueur car toi et moi, sommes devenus tellement intimes au fil des publications de Lib’Mag que j’aurai l’impression de te trahir si je ne te mettais pas au parfum! Ma longue expérience de la gente féminine, pas toujours concluante et parfois douloureuse, m’avait alerté. Il faut toujours être à l’écoute, observer et être sur la défensive. 
Depuis quelques temps, il se passait des choses anormales dans ce canard ; le moral des troupes n’y était plus. Je sentais une atmosphère malsaine de coalition contre ma personne, une sorte de jalousie sur ma position d’ « éditorialiste du haut de la page trois ». Peut-être étais-je allé un peu loin dans certain sous-entendu sur mes collaboratrices. Du genre : qui n’ont pas grand-chose dans le ciboulot et que les dernières pages du Mag étaient largement suffisantes pour y épandre leur crabouillages et gribouillis...Peut-être n’y étais-je pas allé avec le dos de la cuillère ? En aurais-je vexé quelques-unes ?  Toujours est-il que je ressentais un vent de colère et l’orage qui grondait.
Action, réaction, donc mea culpa et pour bien faire comprendre à cet vague mutine que je n’étais ni misogyne et pas plus médisant, voilà-t-y pas que j’invite cette basse-cour, tout ce petit monde frétillant au resto du quartier pour suçoter des crevettes mayonnaise et déguster un cassoulet-maison, au frais de ma maison…Grand Seigneur ! C’est ce qu’on appelle une renversée et crois-moi, mon Adoré Lecteur, depuis cette bombance, elles me badent et ne voient plus que par moi. Elles ne savent plus que faire pour m’être agréable. La révolte est retombée comme un piteux soufflé de forge éventré…Pcccchhhhttt. Tu vois, dans la vie tout s’achète…sauf Lib’Mag qui lui est gratuit… et le talent. 

Bonne lecture.