LIB MAG 93

Lisette de passage par Coutras

- Mais quel bonheur de vous rencontrer ici, sur le marché de Libourne, Madame Lisette ! Cela fait presqu’une éternité que je ne vous y avez point vu.
- En effet, Monsieur le Journalis’, ça faisait belle lurette que je n’y avais pas trainé mes guêtres. Mais j’avais profité des vacances et des nombreux travaux du centre ville pour que, ma voisine la Martine et moi-même, nous enfourchions nos Vélosolex afin d’écumer le grand libournais et nous baguenauder à la découverte de nos beaux marchés pour pourvoir voter l’année prochaine en toute âme et conscience pour le futur «marché préféré des français». Faire en quelques sortes, la tournée des popotes.
- Vous avez donc fait une entorse à votre fidélité libournaise et à vos commerçants préférés…
- Tu parles Charles ! Dès qu’on est arrivé sur le marché du samedi de Coutras, nous étions en terrain conquis la Martine et moi. A peine avions nous sauté de nos montures pétaradantes, le « Salut Lisette et Titine ! Quel bon vent ?» a fusé de toutes parts. On se serait crues au cœur de notre marché couvert de Libourne tant les têtes nous étaient familières. Ils y étaient presque tous, nos libournais ; le Gino Sellan avec sa grande carcasse, le Fabien Mérias, vous savez, le sosie officiel de Bixente Lizarazu, le Vincent Sanchou, le digne descendant du Kiki avec toujours une bonne boutade à te servir, le Richard Grandet et sa sympathique équipe de sirènes, toutes plus charmantes les unes que les autres, le volailler Sylvain Paillet et à l’extérieur je te dis pas…Alain Limoges le bouquiniste, l’équipe de Naud, les fruits et primeurs…
- Vous étiez en terre de connaissance Chère Lisette et le dépaysement n’a pas fait son effet.
- En ce qui concerne les commerçants, je vous avoue que nous n’étions pas en « terre inconnue ». Bien que le Frédéric Lopez de la télé pourrait amener ses vedettes du coté du pays Gabaye vers la forêt de la Double qu’elles seraient pas plus pommées, ou bien la petite Emmanuelle Mérit, notre « Ninja Variole », pour s’y ballader à poil plutôt que dans la brousse amazonienne qu’elle n’y aurait certainement pas rencontré plus de monde ! Mais revenons à notre marché de Coutras. Pour ce qui est des équipements, mon pôv’ Môssieu, c’est une autre affaire. C’est pas comme le marché de Libourne, tout propret, climatisé, lumineux…Il a bien besoin d’être rénové celui de nos amis coutrillons, et ce serait pas du luxe que le Stéphane Berne y fasse une petite virée pour y vendre ses billets de tombola pour la préservation des « monuments hystériques ». Ce pauvre bâtiment style art déco qui ne manque pas de cachet et qui fait un joli ensemble avec celui de la mairie, tombe plutôt en décrépitude et de « marché couvert » il n’en a plus que le nom  vu le nombre de gouttières. Enfin, il paraît que sa rénovation est dans les tuyaux et que, dès que le « village des marques » tant attendu des coutrillons sortira de terre, il restera peut-être un peu de budget pour lui refaire une fraîcheur. 
- C’est une des dernières halles couvertes qu’il reste dans le grand libournais avec le « carreau » central qui accueille tous les petits producteurs et leurs produits de saison.
- Et que c’est une vraie perle lorsqu’on a la chance d’en avoir une Môssieu le Journaleux. A moins qu’à coté du « nouveau-ex-ancien-château » que l’équipe de Vinci compte construire dans la plus pure tradition des parcs d’attractions dans la plaine d’Eygreteau, il soit prévu de les transférer là-bas, les halles Coutrillonnes, au cœur de ce fameux « village de marques » !
- Je vois ce que vous voulez suggérer sous une forme ironique mais, à la réflexion Chère Lisette, pourquoi pas ? Plus de problème de stationnement, d’accessibilité, on pourrait même fournir des Caddy et y organiser un Drive ? 
 Mais vous délirez jeune homme ! Et puis, à la réflexion…Pourquoi pas ?