Lib Mag 89

A vos marques, partez !

- Ha ! Vous voilà enfin, Môssieur le fauteur de trouble, le fouteur de zizanie, le malicieux serpent à la plume assassine. Môssieur le fourbe Journaleux « Médiapartiste »…

- Mais, Madame Lisette pourquoi tant de haine, qu’ai-je fait ou écrit pour mériter un tel courroux ? Que me reprochez-vous donc à moi qui essaye d’être un reporter objectif et incorruptible ?

- Vous devez bien vous en douter qu’à force de remuer le révolver dans la plaie et de raviver les braises, ce n’est pas une bataille qui va se déclencher là-bas du coté de la morne plaine d’Eygreteau, mais une vraie guerre que vous allez rallumer. Une guerre qui ne sera pas cette fois de religion comme à l’époque des huguenots, des catholiques et protestants, d’Henri IV contre le « Mignon et ses joyeuses », non point une bataille de Coutras mais bel et bien une guerre. Pire que la  Saint-Barthélemy, la Bérézina un conflit ou le tiroir-caisse n’a pas de religion ; la terrible guerre du commerce.

- Je vois, Chère Amie, le sujet qui vous interpelle. Vous évoquez, je pense, le fameux projet de « Village des Marques» dont nous avions déjà parlé longuement et à de nombreuses reprises. Je peux vous dire que nous, les journalistes, ne prenons aucune position dans cette affaire et nous nous contentons de n’éditer que des comptes-rendus les plus objectifs possibles, le sujet étant si délicat ! Chacun, de Libourne et de Coutras argumente en présentant les avantages et bien entendu les inconvénients de l’implantation de cette méga structure qui, je vous le rappelle était d’actualité du coté de Saint André de Cubzac et qui ne faisait pas trop de vagues à l’époque dans notre grand libournais. 

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Pourtant Saint André étant à la même distance de Libourne que Coutras, chacun voyant midi a sa porte, nous savons tous que le commerce indépendant, comme son nom l’indique est plus concurrentiel  qu’humanitaire et que le bonheur des uns fait souvent… 

- Le malheur des autres ! Mais qu’est-ce qu’on va pouvoir en faire de ce sacré « Village des Marques » ? On ne va pas se le balader dans toute la nouvelle Aquitaine avec tout son cortège de polémiques ! Il est vrai que les arguments des coutrillons tiennent la route quand vous voyez la désertification de leur centre ville et la vacance des commerces, le taux de chômage…

- C’est vrai qu’économiquement ça ne ferait pas de mal avec ses centaines de créations d’emplois annoncées !

-  Les Amis, histoire de calmer les tensions, on ne pourrait pas le fourguer ailleurs ce village ? Té, une bonne idée, là où on devait faire le fameux aéroport, du coté de notre Dame des Landes, en pleine cambrousse. Maintenant que le projet est tombé à l’eau et que la trêve hivernale est passée, que les anti-machins et les pros trucs vont  ranger leurs cliques et leurs claques et rentrer chez eux. Tu me diras qu’après plus de cinquante années de conflit, le « chez eux » ils ne savent pas trop ou il est !

- Je vois que vous ne manquez pas d’humour et d’ironie Chère Lisette. Bien que j’aie tendance à pardonner vos propos parfois acerbes et les prendre au deuxième degré.

- Vous le savez, Cher Journalis’ que je ne suis pas une méchante femme et que je vous aime bien. Si ce projet permettait de redonner du pouvoir d’achat en créant des emplois, une dynamique commerciale par contagion et redynamiser notre grand libournais, développer le tourisme, le bâtiment, l’immobilier, les petits restos, la viticulture, mettre en valeur notre belle région, que chacun puisse bénéficier de cette manne, je pense qu’il ne faut pas ramer à contre courant…mais aussi vous donner de la matière pour vos articles assassins !

- En effet Chère Amie, comme le disent si bien certains de nos édiles ; « on ne fait pas d’omelette sans casser…»

- Les pieds.