LibMag 68

L'exode de Lisette

- Toujours à bicyclette Madame Lisette j’ai bien l’impression que vous prenez goût à ce moyen de locomotion écologique, économique et sportif…

- Bien entendu, mon Cher « Journalis’ », mais je constate que pour vous, jeune homme, ce n’est pas l’activité physique qui va vous faire perdre ce pneumatique qui vous sert de bedaine !!!
- Voyons, Chère Lisette, vous savez bien que j’ai cessé de fumer il y a maintenant deux années et que ce petit superflu que vous appelez bedaine avec tant d’ironie, n’est que l’inconvénient d’une volonté sans faille face au tabac…un petit aléa qui rentrera bien naturellement dans l’ordre d’ici…

- Aléas ! Aléa jacta est ! Allez à…Allez à la campagne vous balader, marcher et respirer le bon air et vous verrez bien qu’il n’est pas besoin de dépenser des fortunes en kiné, «  body buldingue », régime Kankan et salle de sport pour perdre du poids, vos poignées d’amour et ce double menton. Avez-vous conscience, Môssieu le Gratte-papier, de l’immense privilège que nous avons, nous, les libournais ? De  l’incommensurable bonheur insolent que nous devrions apprécier d'habiter une ville bâtie à la campagne ? Oui; bâtie à la campagne.  Comme le disait Alphonse Allais, ce grand humoriste français hélas bien oublié des manuels scolaires d’aujourd’hui ; « Il faudrait bâtir les villes à la campagne car l’air y est meilleur ».

- Je dois reconnaître Chère Lisette que, dans notre midi moins le quart nous sommes privilégiés et qu’il fait bon y vivre dans cette belle Aquitaine ! A Libourne, une fois passé le panneau indicateur de sortie de ville, c’est bien vrai que nous sommes, soit à  l’eau soit au vert, entre rivières et verdure : le pays de l’eau et du vin. Que du bonheur pour les pêcheurs randonneurs, sportifs et promeneurs. Figurez-vous Chère Madame que, l’autre jour, voulant me mettre au jogging et mettant équipé de pied en cap (sans « e » pour cap, comme me le  faisait remarquer à juste titre notre lettré, notre linguiste référent, notre Maître Capello bien à nous ; Monsieur « W » de Galgon pour ne pas le nommer !) équipé d’un flottant, de socquettes, tennis de marque et d’un tee-shirt aux couleurs de « happy Libourne »,  l’autre jour, dis-je,  en passant  la chapelle Royale de Condat et voulant  m’enquiller le chemin du Roy dans un élan dynamique et sportif, par inadvertance je me retrouvais à la guinguette de l’ami Bertrand Rossignol dit Rossi …

- Je vois bien mais, vous ne pensez pas, Journaleux de Banlieue  que vous n’êtes pas entrain d’inverser les rôles et que l’interviewé  ne devrait pas être moi, Lisette ? Et qu’au lieu de conter vos histoires d’apéro et de ripailles au grand air de la presqu’ile de Condat, vous feriez mieux de faire votre boulot.

- Excusez-moi Madame Lisette, je me suis égaré. Donc…pour revenir au sujet d’actualité, Madame Lisette, quel est votre sentiment sur l’évolution des travaux du centre ville ?

- Je viens de vous le dire ; je vais à la campagne.