LibMag 63

Un jardin ré-enchanté

- Bien le bonjour Madame Lisette. Cela  faisait une éternité que je ne vous avais plus vu en promenade en compagnie de Kiki, votre petit chien. A vrai dire, je pensais que la vieillesse l’avait emporté vers le paradis des chiens et n’osais pas vous en poser la question de peur de vous faire de la peine et de vous froisser.

- C’est vrai que la pôv’ petite bête était devenue neurasthénique depuis qu’elle s’était fait agresser par des « klébards-pite-boule-rock-veilleur » de dessous les arcades. Qu’après ce traumatisme, il ne voulait plus sortir qu’au parc de l’Epinette et encore fallait-il que ce soit sous la haute surveillance des papis et mamies du quartier !!! Mais depuis quelque temps, mon cher « labraniche » (car il est de pures races !) est attiré par le centre ville…Allez savoir pourquoi ? Et ce n’est même plus sa « tournée du grand Duc » qui consistait à arroser copieusement la stèle du Duc de Cases sous les yeux vigilants de Patrick et de Max de l’Orient, protecteurs de leur terrasse et plantes vertes…Mais c’est bien réel que mon Kiki semble être attiré par un « je ne sais quoi » vers l’hyper-centre de Libourne.

- Ne serait-ce point l’appel de la nature et  son instinct le guiderait-t-il pas là où la verdure se développe. Cette attirance n’aurait-elle point un rapport avec les nouvelles orientations écologiques de notre municipalité?

- Je vois que vous voulez parler de cette décision qui est de, non pas bâtir la ville à la campagne mais d’y intégrer tout simplement des bouts de campagne. L’idée est sympathique et l’initiative de proposer aux citadins de planter quelques herbages, rosiers et fleurettes sur les bordures de façades me paraît, par principe fort louable. 

- Très bonne initiative et, pour ceux qui sont intéressés par cette possibilité, il suffit tout simplement d’en aviser la mairie qui enverra quelques employés municipaux pour tronçonner le macadam du trottoir afin de pouvoir y planter un mini-jardinet.

- Comme dans ces charmants petits villages du sud de la France ou ceux de l’ile de Ré avec ses roses trémières. Ce serait délicieux de pouvoir cueillir quelques fleurs au gré d’une promenade urbaine. Mais il va falloir que j’explique à mon vieux compagnon de Kiki qu’il va falloir mettre un frein à la tentation d’arroser cette nature et qu’il lève la papatte sur autre chose et qu’il retienne un peu sa prostate défaillante !.... « Mixtion difficile » pour ne pas dire impossible. Enfin, en comptant sur la police de la propreté, le réseau de caméras et le civisme de chacun, peut-être que Libourne redeviendra ce qu’elle a toujours été ; une ville à la campagne.