LibMag 62

La bataille de Lisette

- Chère Lisette, vous êtes intarissable sur l’histoire de Libourne, notre belle cité…

- Pardi Môssieur le Journalis’, vous avez toujours la bonne formule en disant que je suis « intarissable », surtout lorsque mon sujet est cette fontaine de la place Abel Surchamp qui elle, l’est depuis longtemps… tarie !

- Donc si je vous suis dans votre démonstration magistrale, vous seriez pour la démolition de ce bâtiment qui, selon vous n’a rien d’historique et dont le non-style vous laisserait perplexe par son mauvais goût et son déséquilibre architectural dû à ses cinq piliers? Sans parler de son inutilité !

- Tu la dis Boufy ! Et que son état de délabrement au bout d’une petite quarantaine d’années d’existence, laisse présager que ce soit disant « monument historique » comme le prétendent certains qui n’ont de libournais que l’intention, ne tienne encore quelques années! Je préférerais y voir, un joli petit carrousel en bordure de place, comme celui que la mairie a eu la bonne idée de planter sur l’esplanade Mitterrand pour les fêtes de fin d’année. Ça attirerait une autre clientèle que celle qui y zone actuellement et il serait plus agréable de déguster un petit verre en famille sur une des terrasses de bistro. Il y aurait certainement beaucoup moins de batailles avec nos commerçants non-sédentaires quand il s’agirait de grappiller quelques mètres sur leurs emplacements pour y installer des animations et événements…Qu’à chaque fois ça frise le crêpage de chignon et le pugilat avec nos biens sympathiques placiers de la ville qui, eux les « pôv’bougres » essayent de faire leur boulot. Remarquez que le problème risque de ne plus se poser à l’avenir  car je trouve qu’il y en à de moins en moins des non-sédentaires, marchands ambulants, posticheurs,  fripiers  et bonimenteurs sur cette place les matins de marché et que c’est bien dommage. C’est sûrement à cause de la crise…! Mais à propos de bataille, vous n’êtes pas sans savoir, vous le « gratte-papier », que la bataille de Castillon n’aura pas lieu cette année, faute de ce qui est, et c’est bien connu, le nerf de la guerre c'est-à-dire ; l’argent. Au grand désespoir de ma voisine la Martine avec laquelle nous chevauchions nos Vélosolex pour nous y rendre chaque année. Qu’au retour de ce spectacle grandiose, ma copine qui avait peut-être un peu abusé du nectar des coteaux de Castillon, trouvait inadmissible que ce soit toujours nous, les français, qui gagnons. Qu’il faudrait  qu’avec un peu de fairplay nous puissions au moins concéder parfois, un nul aux angliches, histoire d’arrondir les angles…Car à le dernière de guerre, on était bien content de les avoir, les Rosbif et les Amerloques…

- En effet, Madame Lisette, et c’est bien triste que tous les bénévoles qui participent à cet événement, soient obligés de laisser les costumes au vestiaire et que le comité organisateur doivent déposer le bilan.

- Et oui, mais perdre une bataille ce n’est pas perdre la guerre et je crois savoir que 2015 serait une année blanche qui permettrait de mieux rebondir pour l’année suivante. Toujours est-il que je souhaite à toute cette gentille équipe de passer ce cap difficile et que la bataille ne tombe pas dans l’oubli et qu’elle revivra de ses cendres.